Pour ce voyage, nous serons trois puisque depuis nos derniers articles, un petit garçon est né. Ce sera le premier roadtrip d’Ari qui fêtera aussi son 4e mois pendant le voyage.
Notre intention pour ce périple est de trouver des spots d’escalade accessibles sans trop de soucis et de faire le plus de randonnées possible. Mais nous sommes prévenus: les marches d’approches tasmaniennes sont souvent longues et parfois dangereuses. Nous n’avons que 10 jours de prévu sur place. Go!
Sydney → Melbourne
Pour se rendre en Tasmanie, nous avons choisi l’option voiture et ferry depuis Melbourne.
Ah Melbourne. Une ville qui ne nous a pas vraiment porté chance jusqu’à présent puisque nous en sommes à 5 dépannages dans le coin! Prions.
Neuf heures de route nous attendent pour les deux premiers jours – joie. Nous flânons dans les quelques villes (Yass, Wagga Wagga, Albury) qui brisent la monotonie de la longue Hume Highway. Franchement, rien de bien intéressant à signaler, tout se ressemble sur cette route a moins que vous ayez le temps de faire un détour par le Parc National du Mont Kosciuszko (à faire pour les belles balades dans des paysages de basse montagne).
Le service de Ferry – Spirit of Tasmania – est plutôt pas mal. Il permet de rejoindre confortablement le Nord de la Tasmanie en 8-10h. Et naviguer sur le Bass Strait dans ces conditions ce n’est pas rien quand on pense à tous les naufrages qui ont eu lieux dans ces eaux notoirement difficiles à naviguer.
Vous noterez les panneaux en Grec sur le ferry… C’est que les deux « Spirit of Tassie » ont été rachetés à une compagnie maritime grecque. A garder en tête pour briller en société.
Région de Launceston
Debarquement à Devonport, petite ville paisible où nous vous recommandons de visiter le Musée du Bass Strait et le restaurant Mrs Jones.
De la nous partons directement pour Hillwood, le premier secteur d’escalade sur notre hit-list. Un secteur sympa, facile d’accès ou toutes les voies sont équipées. Le seul problème c’est que nous n’avons nul part ou poser Ari et devons donc nous replier sur une voie facile mais cependant de toute beauté. Nous apprendrons quelques jours plus tard qu’un secteur situé 5 min plus loin était parfait pour y poser un enfant. Ce n’est que le début des déconvenues!

Le repos d’Ari l’aventurier
Direction Launceston, la deuxième plus grande ville de l’île située au Nord-Est. La grande attraction ce sont les Gorges Cataract, une version très miniature des Gorges d’Ardèche. Enfin peut-être pas.
Bref le tour des Gorges se fait facilement en 1h30 via “UN SENTIER DE LA MORT” dixit une responsable touristique locale. Rien de bien méchant en réalité. Nous espérions grimper quelques unes des formations rocheuses mais rien ne nous enchante vraiment et nous optons plutôt pour l’option baignade, par solidarité pour nos amis qui subissent 40+ degrés à Sydney.
C’est noël au fait! Le vent souffle des rafales de 60km/h, ce qui ne nous empêche pas de préparer de délicieux burgers sur les BBQ publics. Attention, recette qui tue:
- De minis pains à burger toastés au BBQ.
- Des boulettes de boeuf aplaties en patties.
- Des champignons géants Portobello grillés.
- Des belles tranches de poivrons grillés.
- Tomate et laitue.
Ce sera l’un des meilleurs repas de notre voyage! Pourtant on nous avait promis que la Tasmanie était une terre de haute gastronomie. La suite nous prouvera que non non vraiment, non.
A signaler cependant, le restaurant Stillwater de Launceston est au-dessus du lot et dans un cadre plutôt chouette. Allez-y les yeux fermés.
Cut. Lendemain. Jour. Galere sur galere. Nous essayons de trouver un spot d’escalade censé être facile d’accès mais rien a faire, nous perdons 2h à essayer de trouver un accès avant de nous rendre à l’évidence: il nous faudrait un 4×4 pour suivre le chemin qui mène aux falaises.
Tans pis, nous continuons donc plus au sud dans un spot idyllique, les Liffey Falls. Une rivière coule sereinement à deux pas de notre campement. Les oiseaux chantent. Le temps s’est arrêté. Pas d’autres bruits que les pets provenant du berceau d’Ari.
Région de Hobart
Hobart (Slowbart pour les locaux) est la base de départ des explorateurs de l’Antarctique mais aussi des grimpeurs qui viennent du monde entier pour quelques spots mythiques. Il parait que l’on y déguste de bons fruits de mer, mais pour nous cela restera à l’état rumeur… Nous n’avons eu le droit qu’à des fritures sans intérêt. Quel dommage que la cuisine anglaise domine encore le paysage gastronomique Australien!! Vous prendrez bien ENCORE du poisson frit avec vos patates frites?
Même le “Festival Gastronomique” Taste of Tasmania, recommandé dans tous les guides, n’est rien d’autre qu’un festival de junk food prétexte à boire beaucoup d’alcool. Si vous aimez le vin et la bière vous ne serez pas déçu. Si vous êtes ici pour bien manger, passez votre chemin.
Passons aux choses sérieuses: direction Organ Pipes, une formation rocheuses faites de colonnes verticales en dolérites qui surplombent la ville. Si vous ne grimpez pas, allez-y pour la vue! C’est beau.
Pas facile de se trouver un endroit pratique où poser Ari en securité pendant que nous grimpons. Nous pouvons à peine faire 3 voies avant de devoir redescendre dans le chaos de blocs qui jonchent les falaises. C’est un peu frustrant mais au moins nous avons fait une belle ballade et touché un type de rocher que nous ne connaissions pas. On se reconforte comme on peut.
D’autres grimpeurs nous indiaue un secteur qui devrait nous plaire: des voies dures en bord de mer, un accès réputé facile… Nous essayons donc le secteur Paradiso sur la Péninsule de Tasman.
Et… c’est un echec cuisant!
1h de rando pour se rendre compte que l’accès aux falaises est gardé par un petit pas d’escalade. Facile sans bébé mais nous décidons de ne pas tenter le diable et rebroussons chemin. La rando vaut cependant vraiment le coup et nous trouvons une superbe petite plage – sable blanc fin qui fait sqwitch sqwitch sous les pieds – ou reprendre des forces.
Nous finissons la journée sur le chemin qui mène au Cape Raoul, un coin magnifique qui se retrouve sur toutes les cartes postales du coin. C’est ici que se trouve l’une des voies les plus mythique d’Australie, le Totem Pole, un pilier qui s’élance à la verticale au milieu de la mer. Il faut marcher 5h pour y accéder, nous ne ferons donc que la première moitié car il est déjà 17h. Ce n’est que partie remise!
Maria Island

Un Wombat et comment Ari a passer son sejour

Vues de Maria Island
Avec tous ces revers, nous nous rendons à l’évidence: il va falloir oublier la grimpe. Changement de régime, nous partons explorer, sans aucun matériel d’escalade cette fois, l’île Maria. Une très belle surprise qui nous a enchanté tant l’endroit est calme et sauvage. Pour la petite histoire, Maria Island c’est donc une île au large d’une île (la Tasmanie), au large d’une île (l’Australie). Ici finissaient les durs à cuires, un peu comme un Alcatraz austral. D’ailleurs ne cherchez pas, “l’histoire » de l’Australie c’est principalement ça: des prisons et des prisonniers.
Une boucle de 15km environ permet de rejoindre le sommet, alors c’est parti pour la première rando sérieuse d’Ari. Quoiqu’il arrive ce petit est heureux quand nous le portons contre nous dans son porte-bebe.
Au sommet, les randonneurs transpirant et essoufflés doivent franchir quelques blocs pour avoir droit à la vue (pas forcément facile si on n’a pas le pied alpin). Ils sont sidérés d’y trouver un bebe de 4 mois! Probablement le plus jeune ascensionniste? La vue est de toute beauté mais il faut déjà filer car Ari-san aka “The Boss” n’aime pas le sur-place.
Laura peut cocher une croix dans sa bucket list lorsqu’elle réussit finalement à voir un Wombat, animal dont la principale caractéristique est de faire des crottes cubiques. Les wombats sont aussi très mignons, mais gare, comme tout animal australien qui se respecte il n’hésitera pas à vous lacérer et à vous servir en croquettes à sa progéniture.
Vers Freycinet et au-delà

Plage de Wineglass Bay
Nous continuons notre remontée vers le Nord et l’incontournable Freycinet National Park et son tout aussi incontournable Wineglass Bay qui doit figurer en bonne position sur les guides touristiques asiatiques car il n’y a que ca: des cars de touristes asiatiques. Pour ce qui est de la célèbre vue, il faudra jouer des coudes pour vous faire une place entre tous les Preneurs de Selfie Récidivistes (PSR pour les intimes).
Pour les plus téméraires, c’est à dire ceux qui peuvent marcher 1h, la plage elle-même vaut le détour et il y a suffisamment de place pour vous éloigner des PSR et autres espèces invasives.
Petit pit-stop par une Sea Food Farm. Enfin des fruits de mer frais! Alleluia il y a donc de l’espoir. Nous nous jetons sur les Ormeaux et crevettes – délice.
Allez ca c’est fait, next. On continue vers la Bay of Fires, une brochette de plages toutes plus belles les unes que les autres. Et c’est vrai, les plages du coin sont magnifiques, on se croirait au Seychelles. A un detail pres, l’eau a beau être turquoise, elle est plus froide que l’eau de nos côtes bretonnes. A moins d’une canicule, la trempette est en general tres rapide…

Les plages de Bay of Fires
Comme des plages on a déjà plein à Sydney, nous ne perdons pas trop de temps et continuons notre chemin. Prochain arrêt: Bicheno, tout le monde descend.
Coup de coeur! Une petite ville portuaire toute mignonne, avec une superbe plage de surf, pas de touristes, des locaux adorables, des pains au chocolat, un peu d’escalade en bord de mer (bloc) et des pingouins qui hurlent toutes les nuits. Il parait que c’est le nouvel an mais Ari n’attend même pas minuit pour fêter ça. Il va finir comme ses parent celui-la…

Un bloc a Bicheno

Vue de Bicheno
Il reste une journée avant de remonter sur le ferry. Pourquoi ne pas tenter un dernier secteur d’escalade suggère David dans sa grande sagesse? Hop, un crochet par Mersey et nous voilà bientôt perdu au milieu d’une jungle où nul ne pourrait retrouver le chemin censé descendre au pieds des voies.
2h de bush-bashing, quelques serpents et quelques frayeurs plus tard, nous jetons l’éponge et le topo qui nous aura mené en bateau d’un bout à l’autre de ce voyage avec ses promesses mirobolantes de paradis de l’escalade bla bla bla. Mention spéciale aux secteurs pour lesquels il est indiqué “remarkably easy access” et que nous n’avons jamais trouvé. MERCI. Va brûler en enfer!
Il nous tarde de retrouver nos Blue Mountains adorées.
Bisous, ne vous perdez pas 😉